Project Description

106. Théâtre invisible

DESCRIPTION

Le théâtre invisible est une action surprenante, organisée, millimétrée. Il a été créé en Amérique Latine à une période où les actions de masse trop flagrantes étaient sévèrement réprimées par les régimes autoritaires. La seule possibilité de susciter le débat était alors de discrètement jouer une comédie dans une file, dans un restaurant, dans un parc sur banc, dans un bus ou un train. Comme une scène de ménage qui arrive soudainement lorsqu’un couple se dispute sur un sujet de société dans un restaurant. Le couple parle de plus en plus fort et tient des propos outrageux à tel point que le public est obligé d’intervenir.

Le théâtre invisible cherche à « soulever un problème moral au beau milieu de la vie quotidienne »[1].

 

Dans une sorte de coup-monté, il permet d’aborder des sujets jugés inappropriés dans les lieux communs : homophobie, racisme, inégalités et autres tabous politiques. Sans le savoir, les spectatrices et les spectateurs interviennent alors dans le jeu des comédiens pour prendre parti.

[1] Andrew Boyd, Dave Oswald Mitchell, Joyeux Bordel, Tactiques, Principes et Théories pour faire la Révolution, Les liens qui libèrent, p.79

RESSOURCES : 

(budget)

Petit budget.

(nombre de participant.es)

Les comédien.nes.

(science de l’information et de la communication).

/

(légalité)

/

(bois, pancarte, bannières).

Le théâtre de guérilla ne nécessite pas beaucoup de ressources. Parfois juste un costume, une pancarte.

(passif, actif, agressif, ténacité, courage)

Courage, témérité.

(compétence manuelles, artistiques, créatives, physiques, techniques, rédactionnelles, technologiques).

Créativité, imagination et l’art dramatique.

(fenêtre d’opportunité)

Souvent en rapport avec l’actualité.

EXEMPLES :

« à New-York, en 2004, des comédiens dans la peau de touristes se sont mis à faire des commentaires bruyants sur la menace terroriste que faisaient planer deux musulmanes (elles-mêmes comédiennes) qui portaient la hijab et photographiaient l’Empire State Building. Cette scène a suscité un vif échange au sujet des préjugés racistes et de la « guerre contre le terrorisme ». En d’autres circonstances, des acteurs se faisant passer pour des clients dans un restaurant et dans des magasins d’alimentation ont prétendu ne pas pouvoir payer leurs factures, initiant une discussion à propos de questions de justice économique avec la personne à la caisse et les clients d’à côté (dont certains étaient eux-mêmes acteurs). »[1]

[1] Andrew Boyd, Dave Oswald Mitchell, Joyeux Bordel, Tactiques, Principes et Théories pour faire la Révolution, Les liens qui libèrent, p.80

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