Lors de la pandémie du Covid-19, la généralisation du port du masque est devenu une arme contre les systèmes de reconnaissance faciale.  Difficile d’identifier quelqu’un avec le ¼ de son visage.  Au début, leur taux d’erreur  grimpait de 5% à 50% en cas de port du masque. Sans le masque, le taux d’erreur avoisine les 0,3%. Les recherches avancées de ces entreprises ont permis de faire descendre le taux d’échec à 5%.

Les caméras de reconnaissance faciale permettent de suivre des individus sans leur consentement tout en collectant des données personnelles. Pour les organisations de défense des droits humains, c’est une atteinte à la vie privée. Ces programmes de reconnaissance n’ont pas été correctement programmés pour les personnes de couleur, les femmes et les personnes âgées. En conséquences, des erreurs dans la reconnaissance des données biométriques sont extrêmement fréquentes. Manifester ou sortir de chez soi pourrait dès lors devenir angoissant lorsqu’on se sent observé à chaque coin de rue. Londres est classée deuxième sur le tableau des villes qui comptabilisent le plus de logiciels de ce type… juste derrière Pékin.

Depuis la pandémie le collectif anglais « The Dazzle Club » organise des marches silencieuses, à Londres, le visage couvert de symboles géométriques colorés. Ce mouvement est en lien direct avec le projet CV Dazzle de Adam Harvey. Pour les logiciels de surveillance, c’est un vrai casse-tête, les dessins modifient la symétrie du visage et empêchent le logiciel biométrique de profiler la personne. Pourtant, il suffit de se maquiller, griffonner des formes sur son  visage avec de  la peinture. « Les caméras nous réduisent en un petit nombre de pixels. Elles s’attardent sur le nez, le front, le menton et les pommettes. Il faut donc aplatir notre visage, et assombrir les zones saillantes du visage », explique Georgina Rowlands, une des fondatrices du mouvement The Dazzle Club , au site VICE.