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73. Boycotts 

DESCRIPTION

Boycotter, c’est refuser de prendre part à une activité qu’elle soit une activité de consommation, une activité relationnelle, une activité festive ou autre. Il est possible de boycotter presque tout : une entreprise, une marque, une élection, un travail, un pays, une personne, un groupe, un mouvement. Le boycott est un acte militant qui marque le refus, le rejet de participer à une situation immorale et injuste. Il fait partie des méthodes de non coopération.

Il existe de nombreuses formes de boycott :

  • Boycott social.

Le refus d’entretenir une relation sociale avec une personne qui ne partage pas ou diffuse des valeurs nauséabondes. Par exemple, refuser de discuter voire exclure socialement un collègue qui partage des idées d’extrêmes droites. Le boycott social est une forme d’ostracisme. Il est souvent temporaire bien que dans certains cas – où la rupture est trop importante – il peut être permanent.

  • Boycott d’activités sociales ou sportives.

Refus d’organiser ou de coopérer à des activités sociales ou sportives constitue également une forme de boycott. Par exemple, refuser sous un régime autoritaire d’organiser ou de participer à une compétition sportive qui fait l’apologie des politiques d’extrêmes droites. Au même titre qu’un acteur pourrait refuser de prononcer un discours lors d’une remise de prix ou une fête pourrait être annulée en signe de boycott d’une décision gouvernementale.

  • Boycott par les consommateurs.

Refus du consommateur de consommer un bien ou un service à cause des actions d’une entreprise ou d’une marque. Le boycott par les consommateurs peut être local, national ou international en fonction du produit et de l’ampleur de la campagne.

  • Boycott par les travailleurs.

Refus des travailleuses et des travailleurs de travailler avec des marchandises ou des outils qui ont été fabriqués dans des conditions contestables ou qui représentent un danger pour leur bien-être. Les travailleuses et les travailleurs boycottent des produits étrangers, des produits fabriqués par des prisonniers, des biens produits par l’automatisation jugée comme un danger pour les emplois ou encore des biens réalisés sous de mauvaises conditions de travail. Par exemple, des employé-es de bureau pourraient refuser de travailler sur du matériel IKEA fabriqué à l’époque par des prisonniers. Des ouvriers pourraient ne pas utiliser une machine hyper technologique qui menace leurs emplois. Des couturiers pourraient ne pas se servir des tissus d’Asie confectionnés dans des conditions de travail épouvantables.

  • Boycott des élections.

Refus d’aller voter pour un régime, un parti ou un système anti-démocratique, corrompus ou soupçonné d’avoir truqué les élections. Une forme d’abstention organisée pour délivrer un message.

Dans la même logique, il existe des boycotts par les producteurs (refus de vendre), par les fournisseurs et grossistes, par les commerçants, des organismes gouvernementaux (Boycott du Bus Montgomery et Rosa Parks), des emplois et situations au gouvernement, des organisations soutenues par le gouvernement.

RESSOURCES : 

(budget)

Parfois il faut des ressources importantes pour que le boycott dure ou des alternatives.

(nombre de participant.es)

Le nombre de boycotteurs est très important pour la réussite de l’action.

(science de l’information et de la communication).

Il est important d’avoir un relais médiatique.

(légalité)

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(bois, pancarte, bannières).

En fonction de la durée de la disparition collective, des ressources alimentaires et un logement peuvent être nécessaire.

(passif, actif, agressif, ténacité, courage)

Si le refus engage également la privation d’un bien, d’un service, d’un travail, il faut être tenace.

(compétence manuelles, artistiques, créatives, physiques, techniques, rédactionnelles, technologiques).

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(fenêtre d’opportunité)

Si le boycott est en rapport avec un fait d’actualité, il aura encore plus de force.

EXEMPLES :

La campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) est une campagne internationale enjoignant les citoyens du monde à exercer diverses pressions économiques, académiques, culturelles et politiques sur l’État d’Israël. En Belgique ce mouvement se développe depuis 2005. La plateforme “BDS Belgium”, qui regroupe plusieurs associations issues de la société civile, dont des associations militantes, partis politiques, syndicats, associations d’étudiants, et artistes

“Stop Sodastream”

Sodastream est une multinationale israélienne fabriquant des appareils de gazéification de boissons. Initialement installée dans le parc industriel de Mishor Adumin (dans la colonie Ma’aleh Adumin implantée en Cisjordanie occupée), la principale usine Sodastream a dû être délocalisée dans le désert du Néguev, en Israël. Cette délocalisation, loin d’être un choix de la direction de l’entreprise, est le résultat de nombreuses campagnes de boycott en Europe ainsi qu’aux États-Unis. La campagne BDS boycotte les produits israéliens issus des colonies établies en Palestine.

En 2014, suite à un plan de licenciements de Coca-Cola Madrid, en Espagne, un boycott a été organisé par les ouvriers de l’entreprise. Résultat : les ventes ont baissé de 48% dans la région et les 821 salariés ont été réintégré après que la justice espagnole ait ordonné l’annulation du plan social ainsi que les paiements des salaires qui ne leur ont pas été versés.